lundi 7 avril 2008

2008 - Norbert - Hommages

Chers amis,

Je vous envoie ci-après les messages de condoléances du groupe de concertinas de Viana au Portugal.

Leandro m'a envoyé le message suivant :

"C''est une triste nouvelle. La vie est ainsi faite, un jour vient où elle s'éteint. J'imagine la tristesse qui doit habiter nos amis de l'Artifoire. Cette nouvelle nous peine également, à tous les membres du groupe de Viana. Nous présentons nos sincères condoléances à la famille et aux membres de l'Artifoire. C'est à Norbert que nous devons cette grande fête qu'est l'Artifoire. Au fond, c'est grâce à lui qu'aujourd'hui nous avons le plaisir de nous connaître. Belges et Portugais. "

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Batista m'également passé un coup de fil. Il remet son bonjour à tout le monde, et particulièrement à ses parents de Belgique, Rose-Marie et Yvon.

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José Filgueiras a tenu à écrire ces quelques lignes et a demandé que je les traduise pour que vous puissiez les lire :

"J'adresse mes condoléances à toute la famille de Norbert et à la famille de l'Artifoire.
En parlant un peu avec ce grand Homme, j'ai pu voir et entendre qu'il était habité par une richesse intérieure absolue. Il avait une philosophie de vie à part des autres, avec une simplicité et une humilité à toutes épreuves. La dignité transpirait à travers toutes ses pores.
Il a donné ce qu'il avait de meilleur en lui, son amour pour les autres, pour la paix, pour les échanges entre les peuples. Il s'est donné pour le monde et a apporté le monde jusqu'à l'Artifoire.
Et c'est ainsi que l'Artifoire est à son image. Il incombe maintenant à l'équipe organisatrice de l'Artifoire de donner un prolongement à la volonté de Norbert, et d'ainsi perpétuer sa mémoire.
Norbert ne part pas, c'est juste le commencement d'une nouvelle vie, qui va rejaillir en chacun de nous."

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L'Artifoire est plus pauvre, mais le ciel plus riche.
Acceptez les profonds sentiments de tous les amis et famille, pour la mort de Norbert.
Amicalement
Linda, Reigada et Amis

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Un menhir de notre village s'en est allé...
Tu vas terriblement nous manquer, ton Artifoire aura un goût différent maintenant que tu es parti...

"I n'a rien d'bin, i n'a rien d'fin si ch'n'est Hollain!" comme on dit...
Mais le spectacle continuera tu peux compter sur nous!
Il faudrait bien plus que des journées de 48h pour t'oublier!
A plus tard Monsieur le tailleur de pierre...
Rodrigue Pollez

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Un humble et grand homme (par sa générosité et sa joie de vivre par son artisanat) nous a quittés.

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Bonne Nuit Rose Marie,
Je viens de rentrer (de voir mon courrier) et voila la nouvelle...!. triste. En effet, je l'ai connu en plaine joie de vivre. Je garde de lui un très bom souvenir...avec notre portugaise...
Simple, Humain et dans le fond, l'HOMME à qui nous devons tous notre connaissance !...
-Je pense qu'il a été le pionnier de l'Artifoire. Et Il a fait que nous tous,
nous nous connaissions... belges et portugais.
Demain matin- prémière heure, je transmettrai à tout les collegues la triste nouvelle. Hélas !...
Je vous prie déja, pour ce qui me concerne, de bien vouloir transmettre nos condolêences à la famille et simultânement à toute l'equipe de l'Artifoire que, surment, nourrissaient pour lui une très grande admiration et estime. Um grand compagnom de route vous quite !... Merci Norbert.
Mes profondes condolênces à tous.
Leandro Matos

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Plus de 40 ans aux côtés de Norbert….Ma tristesse est grande.
Cordialement..
serdu

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A partir d'une idée de Serdu : « On le croyait inusable. »

On le croyait inusable comme la pierre qu'il travaillait de sa gouge et de sa gradine.

On pensait que le temps - qui burine aussi les êtres et les choses de son taillant et de sa boucharde - avait cessé son ouvre. Qu'il avait oublié le tailleur de Hollain.

On n'imaginait pas un seul instant qu'il n'eût pu se présenter à une Artifoire avec le même dos courbé, cintré comme les arcs qu'il ciselait.

Pourtant, Norbert s'en est allé avec sa canne, son béret et son veston. Avec sa verve, sa goguenardise et ses traits toujours acérés, toujours aiguisés. Avec son sourire, surtout. Et le vif éclat de la pierre qui brillait dans ses yeux.

A tout un chacun, il se plaisait à dire qu'il n'avait pas fait d'études. Pourtant, - et il ne le savait que trop bien - il laissait surgir de la roche le cube, l'octaèdre et le dodécaèdre qui s'y logeaient, qui s'y lovaient. Norbert pensait parce qu'il avait des mains. Et il pensait bien.

Pas un fait d'actualité qui aurait pu lui échapper et détaler à son regard critique. Il vivait avec son siècle, Norbert, toujours attentif, toujours éveillé. Il avait des idées sur tout et chaque prise de position était un aphorisme, une sentence. Rien à ajouter, rien à retrancher. Toujours le même travail précieux et méticuleux, toujours le même travail millimétré d'un tailleur. Mais d'un tailleur de mots, cette fois.

Et puis, Norbert, c'était le picard. Si tant est que ce mot renvoie au pic et à la pioche. Mais aussi à son parler. Là encore, pas de faux-semblant, pas de faux-fuyant. Une langue pure et libre, une langue ôtée de sa gangue.

Pour tous ces moments de bonheur, Norbert, je tenais - bien humblement, bien modestement - à vous rendre grâce.

Jean-Luc Dubart, 9 avril 2008